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IV.

Une Lorette ?…

Les horloges tout endormies semblaient bâiller de lassitude en sonnant minuit d’une voix lente et paresseuse. Au milieu du ciel, la lune sur un nuage, — prunelle glauque dans un œil blanchâtre, — regardait ennuyée les toits de la ville. C’était une nuit d’automne. La température était douce ; aussi les rues commençaient-elles à peine à s’esseuler.

Sur la chaussée des boulevards glissait à grande vitesse un coupé bas, attelé d’un cheval dont la robe luisante apparaissait noire sous les lueurs du gaz, comme les ombres fortes de l’acier.

Cette voiture s’arrêta rue du Helder.

Le cocher fit aussitôt retentir un cri d’un guttural impérieux. Bien certainement, à cette voix stridente, tous les concierges d’alentour eurent un soubresaut dans leur couche. Néanmoins, la porte d’une seule maison s’ouvrit