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LE VAMPIRE.

puyées sur le rebord du lit. Ses grognements furieux et sourds réveillèrent le dormeur.

Horatio, surpris de ce bruit et de l’agitation de ses tentures, se redressa sur son séant et sépara les rideaux. Dans l’obscurité il distingua deux braises fixées sur lui.

— Eh bien, qu’est-ce, Mont-Dore ?

D’un bond l’animal furieux s’élança sur son maître, puis l’un et l’autre roulèrent sur le parquet. Ce fut une lutte épouvantable, sans cris, sans un mot ; une lutte où la rage de l’un balançait la force de l’autre. — Mais l’homme devait vaincre. Ayant plongé son bras gauche dans la gorge du chien, ainsi empêché de mordre, de l’autre il atteignit sur la cheminée un pistolet et déchargea les deux coups dans la poitrine de l’animal.

Lorsque les deux jeunes gens, suivis de l’hôtellier, arrivèrent dans le corridor, la porte d’une chambre s’ouvrit. Horatio Mackinguss parut sur le seuil.

— Ces coups de feu sont partis de chez vous ? demanda M. de Rolleboise.

— Oui, je les ai tirés sur mon chien.

— Il vous a mordu.

— Il était enragé. J’ai trois blessures au bras et à l’épaule. Monsieur l’hôte, pendant que je vais laver les morsures et me poser des ventouses, faites rougir un fer.