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le vampire.

une bouffée de tabac, c’est fort bien. Je comprends cette pantomime. Et je ne veux nullement vous guérir d’une affection dont vous ne tenez pas à être guéri. Cependant, connaissiez-vous cette femme avant que je vous connusse ?…

— J’ai vu pour la première fois Mme de Lormont, cette saison à Cauterets. J’en suis amoureux et je m’en félicite. Si je n’avais pas cette passion au cœur, qui m’occuperait, je vous le demande !…

— Oui, j’aimerais moi aussi à me trouver dans cette intéressante situation d’esprit !… Mais, ce serait une affreuse imitation.

— Enfin, cette délicieuse femme m’a déjà procuré par le rêve de délicieuses heures. Peut-être influera-t-elle sur ma destinée… en bien… en mal… peu m’importe !… Quand je savoure un vin exquis, je m’inquiète peu s’il déterminera dans mes vieux jours un coup de sang ou autre chose !…

— Vous raisonnez admirablement…., en fantaisiste. Néanmoins, votre fièvre vous laisse de fois à autre quelques heures de rémission, de calme ?…

— Souvent, oui.

— Êtes-vous dans un de ces affaissements de cœur ?

— Peut-être.

— Tant mieux.

— Pourquoi tant mieux ?…

— Parce que nous pourrons causer.

— Causons,… mais avec du thé.

— Du thé à Bazas !… Jamais. Écoutez-moi. Ainsi que le monde des eaux, je me suis rencontré avec Mme de Lormont, et, comme bien des personnes, je n’ai