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le vampire.

— Je viens vous consoler de la mort de ma sœur et pleurer avec vous !…

La jeune fille présenta de Rolleboise comme son sauveur. Le duc l’embrassa en pleurant, car il lui rappelait, disait-il, le pauvre Amadeus. Et le jeune homme, à ces paroles, frissonna.

Une matinée de printemps, quatre personnes se trouvaient dans le salon du duc de Firstland. Le vieillard, étendu dans un grand fauteuil, réchauffait ses pieds au soleil, monsieur et madame de Rolleboise, — car il est inutile de faire part du mariage au lecteur, — causaient près d’une table couverte d’albums et de journaux, et la vieille tante de Kockburns, devant le feu, lisait le Times.

— Ah ! mon Dieu ! voici qui est étrange !… s’écria-t-elle tout à coup.

— Qu’est-ce donc, ma tante ?

— Mais une affaire excessivement scandaleuse qui se juge à Londres. Vous vous rappelez bien ces épouvantables attentats commis dans le cimetière de Kensall-Green… Est-ce Kensall-Green ?… Non, dans Newcross… abominable !… abominable !… Londres est aujourd’hui aussi dépravé que Paris !… Au fait, ce nom ne m’est pas inconnu.

— Enfin, ma sœur, qui nomme-t-on ? demanda le duc, tandis que Robert se levait pour cacher son trouble à sa jeune femme.

— Lord Lodore.

— Lodore… Oui, je me le rappelle. Est-ce qu’il est condamné ?

— On le pend à Newgate.

— C’était un assassin ?