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le vampire.

— Ah !

— Oui, mais victime d’une erreur judiciaire, ou plutôt se sacrifiant pour l’honneur de la jeune femme qu’il allait épouser. Le vrai coupable était le père de madame de Lormont. Il s’est rendu justice en faisant évader le jeune homme et en se donnant une mort affreuse dans la prison. C’est une histoire très compliquée et très longue ; je vous la dirai un autre jour, si j’en ai le courage. Prenez-vous une tasse de thé ?

— Très volontiers.[1]


Horatio succomba dans un accès de rage. — Un jour, son frère Edgard, — Antarès — une des mauvaises figures peut-être trop nombreuses de ce livre, ressentit une première atteinte de ce mal épouvantable. Aussitôt il entra dans son laboratoire, égoutta un flacon dans un verre d’eau, but, et tomba foudroyé.

Le vieux duc vivait seul, dans son château des Hautes-Terres, vêtu de ses habits de deuil, et demandant à Dieu de le réunir bientôt à ceux qu’il avait aimés en ce monde. Il sortait rarement de son oratoire où un crucifix, une image de la Vierge et un portrait de sa fille Ophélia le rendaient fort par l’espérance et le souvenir. — Or, ce fut une scène bien émouvante, une commotion qui eut pu le tuer, lorsque Ophélia, qu’accompagnait Robert, vint se jeter dans ses bras en lui disant :

  1. Le livre est souvent un vrai lit de Procuste. Ainsi des exigences de format ont nécessité ici de grandes suppressions et un simple sommaire.