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le vampire.

que j’avais complètement perdu de vue, et dont le portrait se trouve aux premières feuilles de ce livre.

— Ah ! M. de Rolleboise, ceci est une mauvaise plaisanterie ! Comment, je voyage tranquillement en Écosse, comme le premier bourgeois venu, et je vous rencontre au beau milieu des champs avec Mme de Lormont ; je vous demande où vous allez, et vous répondez que vous fuyez !… Ah ! monsieur, c’est une méchanceté.

— Nous nous expliquerons plus tard. Écoutez, vicomte, comment voyagez-vous en Écosse ?

— Mais, dans ma voiture. Elle m’attend là-bas. Car, enfin, il faut bien vous l’avouer, il m’arrive de très vilaines aventures aujourd’hui.

— Eh bien ! ces aventures vous nous les direz plus tard. Allons vite dans votre voiture et partons.

— Ah çà, vous m’étourdissez !… Je ne veux pas, entendez-vous, me jeter dans ces vieux moyens romantiques !… Je ne le veux pas !… En effet, ce serait joli !… À peine serions-nous en route que vous m’avoueriez qu’on nous poursuit, on forcerait les chevaux, on briserait ma chaise de poste, chapitre complet, en un mot !… Non, non, monsieur !… D’ailleurs, j’ai affaire à cette maison. Une très sotte affaire !… Et, vraiment, je crois que votre voisinage, M. de Rolleboise, influe terriblement sur moi ! En effet, depuis un mois, je voyage sans encombres. Je ne rencontre aucun paysage extraordinaire, on ne me dit pas de légendes, je dîne dans les hôtels aussi bien que partout, il ne m’arrive pas le moindre événement, lorsque ce matin, je ne sais quel malin génie m’a porté vers les Chutes de la rivière qui passe ici, la Clyde, je crois, à