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le vampire.

— Et moi je vous ai déjà répondu que je le sais.

— Alors, pourquoi venir ici augmenter ma fatigue ?

— Permettez, mylord, vous ne me devez rien maintenant, c’est vrai ; mais il est probable que vous allez me payer trois mille livres.

— Êtes-vous fou, sir James ?… s’écria Horatio en se levant impatienté et de mauvaise humeur.

— Ah ! calmez vous, mylord, autrement je ne réponds plus de moi, je vous en préviens.

— Que voulez-vous dire par là, sir James ?

— J’entends que si vous ne vous mettez pas à causer d’affaires tranquillement avec moi, je fais venir une seconde bouteille de Xérès et je vous raconte une autre histoire. Mylord, je vais vous entretenir d’un personnage dont vous vous servez et que vous ne connaissez pas.

— C’est de Lodore que vous voulez dire. Je sais tout ; et cela le regarde.

—Non, ce n’est pas de Lodore. Mylord, il y a six mois je surpris un secret à Antarès. Ce secret avait quelque importance, puisque ce juif consentit à payer mon silence deux mille livres sterling. Mais les juifs aiment médiocrement à payer. Antarès a cru s’en tirer avec du temps ; il s’est trompé. Or, ce secret vous concerne beaucoup, mylord.

— Eh bien ?…

— Eh bien ! je pense que vous ne balancerez pas à payer trois mille livres une chose qu’Antarès consentait à payer deux mille pour que vous l’ignorassiez.

— Mais qui me prouve cela ?

— Mon Dieu, cette lettre dans laquelle l’homme en ques-