— Oh ! bien bouché, c’est inoffensif !…
— Et, tu dis qu’une seule goutte me tuerait ?…
— Oh ! je n’ai pas parlé de l’homme.
— Mais, afin de se mettre en garde contre ses effets ?…
— Ah ! je crois que pour un homme…
— Une gorgée suffirait.
— Oui, oui, oui, mylady… Et, ce serait même trop.
— Cela doit décomposer les chairs.
— Cela ne laisse aucune trace.
— C’est effrayant !… Allons, bonsoir, Antarès.
— Mais, vous ne l’avez pas prise, mylady.
— Quoi donc ?
— Cette fiole… sur un poulet, c’est très curieux.
— C’est barbare.
— Sur un lapin, alors.
— Au fait, je l’essaierai peut-être sur ce renard qu’a pris au piège le berger, l’autre nuit.
— Deux gouttes sur la langue, mylady.
— Je croyais que tu avais dit une petite gorgée.
— Pour un homme, oui, mais, pour un renard, ce serait bien trop !…
Et le vieux chimiste se prit d’un petit ricanement bonhomme.