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le vampire.

la Clyde à quelques milles au nord de Lanark. En cet endroit, le paysage s’étend grand et rude. L’horizon est borné de montagnes basses à pelage fauve. Nuit et jour, un bruit continu pareil au grondement de l’Océan, se fait entendre. Ce sont les Chutes de la Clyde à Stonebyres ; cataractes, où le fleuve tombe droit comme une immense draperie argentée. Sans être sauvage, car la terre est cultivée, le voisinage de la demeure d’Horatio est désert.

Olivia s’était vue contrainte à suivre son mari dans cette solitude du Lanarkshire. Un docteur complaisant lui avait affirmé que l’air natal la rétablirait des fatigues de ses couches. Et, d’ailleurs, Mackinguss aimait trop la mère de son enfant pour négliger un semblable conseil.

Le jour où nous entrons aux Chutes, — on dénommait ainsi le domaine, — Horatio, Olivia, Antarès et lord Lodore, étaient au château. Sir James Cawdor avait annoncé son arrivée pour le soir même. Afin de donner plus de clarté aux scènes qui vont suivre, il est, je crois, nécessaire de remettre en relief les dispositions de cœur de chacun de nos personnages.

Horatio n’ayant point modifié son plan, marchait toujours calme, dans sa voie tracée. Son enfant lui assurait la fortune de Firstland, mais, sa femme l’empêchait d’augmenter cette fortune par une nouvelle alliance. Ce n’était donc qu’une simple opération algébrique à résoudre. La position d’Olivia se présentait autrement. Cette jeune femme qui avait sacrifié tous ses sentiments à son orgueil ; cette héritière du cœur de sa mère, s’était heurtée contre le caractère de bronze de son mari. Depuis