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le vampire.

Mob pouvaient à peine le suivre. Il s’arrêta à une place un peu éloignée de sa sœur, se colla à la terre comme une sangsue et s’y enfonça. Le frère de la morte ne sortit pas de son observatoire.

Mais, tout à coup son attention fut attirée d’un autre côté. Sur la même allée qu’avait suivie le vampire, un autre homme venait. Il passa vite et se perdit bientôt dans la cyprière.

Cette présence humaine inquiéta Mob. Peut-être, était-ce un résurrectioniste à qui il faudrait disputer la petite sœur. D’ailleurs, comme son imagination cheminait toujours d’une allure très placide, les morts ne l’effrayaient pas. Il n’accorda même point une réflexion à toutes ces choses qui se passaient ainsi ténébreuses dans le silence du cimetière. Le bon frère n’aspirait qu’à deux faits. Être hors de New-Cross, ayant sa petite sœur sur le dos, et entrer dans La Tanière des Renards portant sept shillings et demi dans sa poche.

Lodore émergea tout à coup de terre et rampa enfin vers la place où reposait miss Mob.

L’homme qui le suivait approcha ; et, afin de se cacher aux yeux de Lodore, il descendit dans la fosse qu’il venait d’abandonner. Au fond de cette fosse gisait un cercueil ouvert. Dans ce cercueil un cadavre.

Robert, car c’était lui, alluma une lampe sourde qui ne projetait sa clarté qu’au fond, laissant l’orifice du trou dans l’obscurité. Ce corps ainsi étendu, était celui d’un homme. Les yeux de cet homme s’ouvrirent. Rolleboise frissonna.

Par un mouvement convulsif, le mort se dressa en face du vivant, le regarda hagard, toucha les parois de la