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XX.

Le Vampire.

Lodore habitait près du carrefour de Holbornhill, dans Snow Street, petite rue courbe et hargneuse. Sa maison avait une physionomie inquiète. Comme le maître, l’appartement du lord était mystérieux.

Cela représentait une salle si profonde et si inégalement éclairée, que les meubles éloignés se distinguaient confusément. Sous des tentures noires si lourdes qu’elles oscillaient longtemps après que l’air venu d’une porte les avait frappées, se cachait trapu un lit plat. De ces couches dures et sournoises que n’aborde jamais aucune femme.

Cet appartement n’avait pas de luxe. Aucun cadre, aucune toile n’ornait les boiseries. Seulement, nous savons qu’il existait au fond de l’alcôve un tableau d’un style étrange et d’une teinte blafarde comme la pénombre chagrine qui le baignait. Cette gravure rendait sans doute