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le vampire.

lui aussi, n’est-ce pas, James ? Oui, Suky aime bien son cousin Bertram… et l’ex horse-guard aime bien sa cousine Suky… Où sommes-nous, mes bons amis ?

— Grosvenor Street…

— Grosvenor Street… oui… nous arrivons au square. Vous allez entrer, mes amis ; car jamais, non jamais nous ne devons nous quitter.

À toutes ces phrases James répondait par des approbations et des protestations hyperboliques. Ils entrèrent à l’hôtel. Bertram avait à chacun de ses bras un de ses amis. Il se laissait mener. Personne ne se trouva sur leur passage.

Lord Lodore ouvrit une porte et poussa Bertram dans une chambre.

— Mais ce n’est pas ici la chambre de Suky ? s’écria celui-ci en tournant sur lui-même.

— Tu as perdu la mémoire.

— Ah ! mes chers amis, ne vous trompez pas !… Ignorez-vous donc qu’il y a sous ce toit une chambre où couche une lady de Kockburns !… Ah ! malheureux ! un ex horseguard dans de pareils draps !

— Ton cœur, Bertram, ne te parle-t-il donc pas ?

— Eh bien, mes chers amis, fit très sérieusement l’ex horse-guard en s’arrêtant contre ses compagnons, et le doigt sur le front, une chose digne d’être remarquée, c’est que l’ivresse embellit tout. Ainsi, hormis Bob, qui est toujours laid, tout me semble beau. Cette chambre que je trouve chaque soir très ordinaire, m’apparaît à présent magnifique ! Je respire des parfums inconnus !…

— Mais c’est toujours ainsi, mon cher Bertram. Et Suky, tu la trouveras bien plus belle encore !…