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le vampire.

— Eh, eh !… Après le marchand de spirit elle fait bien !… Mais, mes chers amis, vous savez qu’à minuit il me faut rentrer. Nous avons déjà pas mal pompé ensemble, eh bien, revenons ensemble.

Le beau Bertram et ses deux compagnons quittèrent M. Mob et sa sœur et s’engagèrent dans l’escalier difficile de la taverne. En sortant de ce lieu ignoble, l’air de la rue les surprit. Le cocher titubait légèrement ou bien se redressait tout à coup avec forfanterie. Son discours était heurté et ses phrases atteignaient rarement leur point, cette gare inabordable pour les langues alcoolisées. Sir James, avec une complaisance très amicale, et bien qu’il fut peu ivre, l’approuvait toujours, se poussait sur lui, riait avec lui et même plus niaisement que lui. Lord Lodore suivait silencieux.

Avant d’atteindre Grosvenor square, ils firent plusieurs stations chez des marchands de spirit de Regent Street. Bertram parlait toujours de tout et à tous.

— Écoute, James, tu es mon ami, aussi je veux tout partager avec toi. Tu monteras demain sur mon siège, avec moi… tu prendras les guides d’un cheval, je prendrai celles de l’autre… Oui, c’est cela, mylord n’en sera que mieux conduit, n’est-ce pas ?

— Et Bob, cher Bertram, tu oublies Bob.

— Bob aussi… Tous les trois sur le siège… Nous réunirons les guides et le fouet dans nos six mains… ce sera un spectacle touchant… mylord pleurera… les passants pleureront… Oui, c’est cela, c’est arrangé… Miss Suky m’attend… Elle est bien belle, miss Suky !… Ah, ah ! comme mylord sera mené demain avec ses trois cochers inséparables !… ses amis !… car enfin, il est notre ami,