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le vampire.

vérité, de ne pouvoir vous offrir que du genièvre, mais il est un proverbe chez nous qui dit que la plus belle fille du monde ne peut offrir que ce qu’elle a.

— Monsieur est Français ? demanda Mob, alléché par la quantité de gin que Pander allait apporter.

— Oui, monsieur, Français de naissance, joyeux compagnon par goût, et cocher de profession, ainsi que mon ami Bob que vous apercevez silencieux à mon côté.

— J’aime beaucoup les Français.

Sir James lui serra la main et la passa à Bob qui la secoua de même.

— Messieurs, je vous présente ici couchée, miss Mob, ma sœur, une personne qui sera charmée de boire à votre santé à son réveil. N’est-ce pas, miss Mob ?

— Comment donc, monsieur, mais ne la réveillez pas ; mademoiselle votre sœur porte un très joli chapeau et un charmant petit nom.

— Oh ! mon Dieu ! il ne nous appartient peut-être pas réellement, ce nom là.

— Ah ! c’est un pseudonyme ; il est très spirituellement choisi.

— Puisque vous êtes Français, monsieur James, dites-moi donc comment il se dit dans votre langue ?

— Ah ! mon Dieu ! comme en anglais. Seulement, cela ne se prononce pas tout à fait la même chose.

— Ah ! ils disent Moub, peut-être ?

— Non, ils prononcent canaille.

— Canaille… Oui, c’est vrai, la prononciation n’est pas tout à fait la même.

Pander déposa sur la table un vaste broc de gin. James paya une somme fabuleuse aux yeux de M. Mob.