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le vampire.

Vous irez après lui. Votre sœur sera hors de sa bière, vous l’emporterez.

— Et cet homme ne vous a jamais parlé ?

— Un homme !… Ce n’est pas un homme, monsieur Mob, c’est un être mystérieux, quelque chose d’effrayant dont la vue me glace d’effroi !… Ah !…

Tout à coup le résurrectionniste se redressa épouvanté contre la muraille. Son visage se bouleversa, ses yeux horriblement ouverts semblaient se trouver devant une apparition subite. Sans proférer une seule parole, il escalada la table, passa par dessus M. Mob et sa sœur et disparut de la taverne en lançant un cri d’effroi qui fit relever toutes les têtes abruties.

M. Mob ne comprit rien à cette panique. Aussi, pour se rassurer et chasser le souvenir du tableau tracé par Digger, il épuisa sur ses lèvres les dernières gouttes de gin laissées dans le fond du broc.

Tout au contraire de beaucoup, M. Digger ne trouvait pas de la hardiesse et du courage dans le gin, car ce qui paraissait l’avoir troublé si violemment n’était rien de bien effrayant en apparence. Un individu venait d’apparaître sur le seuil de la salle. Derrière lui suivaient deux hommes. Le premier personnage était grand, maigre, et doué d’une figure étrange. Nous reconnaissons lord Lodore.

Venait après lui sir James Cawdor, que nous remettons fort bien, quoiqu’il ait eu, par une fantaisie quelconque, l’idée de se coller deux moustaches sur les lèvres. Le troisième, grand, bel homme, nous est peu connu ; il portait la livrée.

Toutes les loges étaient occupées, avons-nous dit plus