Page:Sorr - Le vampire, 1852.djvu/235

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
231
le vampire.

de suite et serrons-nous la main après. Voyons, M. Mob, voici une couronne… plus une demi-couronne… c’est-à-dire trois demi-couronnes, plus de sept shillings… Eh bien, dans huit jours, apportez-moi votre sœur, vous en recevrez encore autant.

— Quinze shillings !… ma pauvre sœur, ne te sens-tu pas humiliée ?

— Monsieur Mob, je ne ferais pas cette affaire avec tout le monde, croyez-le. Ah ! notre métier est dur !

Et, ce disant, M. Digger compta sur la table, en faisant résonner chaque pièce, sept shillings et demi. À ce bruit métallique le professeur dressa la tête et chauvit des oreilles comme un cheval à la voix de son maître. Les yeux de M. Mob pétillaient comme deux pièces de pyrotechnie. La marchandise de cet argent, sous l’influence de l’alcool, se tourmentait dans un sommeil spasmodique.

— C’est très bien, monsieur Digger, dans huit jours vous m’en compterez autant.

— Faites en sorte de ne pas traîner au-delà, autrement mon confrère Raven pourrait bien me devancer auprès de l’homme de science qui nous occupe.

— Ne craignez rien.

— Si vous lui donniez un second bitter ?

— Un second bitter… hum ! c’est quatre pence !

— Ah ! écoutez, monsieur Mob, si je vous ai dit cela, c’est simplement dans votre intérêt. Surtout, ne vous laissez pas prendre. D’ailleurs, je vous donnerai des renseignements. Ah ! oui, notre métier est hérissé de difficultés.