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le vampire.

de vos périphrases l’offre d’une pinte de bitter, et pourtant ce cher et voleur de Pander, ne remue pas plus qu’un sphinx de granit.

— Du calme, mes amis. — Honnête Pander, voici dans cette bourse… Ah ! ah ! tu la reconnais !… Tu grimaces à sa vue !…

Pander s’assit sur un trépied en bois. Dans cette nouvelle position, ses deux bras toujours pendants, laissaient toucher à terre les deux brocs vides que tenaient ses mains. — L’Irlandais sourit un instant à sa bourse de cuir.

— Voici, là-dedans dix shillings. — Prends en cinq, plus une pièce de quatre pence, et écoute mes volontés. Je reste ici huit jours. Tous les matins, tu placeras devant moi une pinte de quatre pence, et tous les soirs une semblable.

M. Droll, vous m’oubliez !…

M. Rabble, vous qui fûtes maître de langues, soyez donc en ce moment un peu maître de la vôtre, où je vous oublie inévitablement.

M. Rabble se tut devant cette menace, mais ses yeux fascinaient la bourse de cuir de l’Irlandais.

— Vous ne mangerez pas, fit Pander, non sur le ton interrogatif, mais comme une observation toute simple.

— J’ai un hareng, un hareng qui vient de chez Jack Foxon, le tavernier de New-Castle. — Quand les huit jours seront écoulés, je verrai ce que j’aurai à faire. — Ah ! prends encore le prix d’une pinte de bitter pour cet altéré personnage. Et maintenant, va-t’en.

Droll, s’assit à côté de Rabble. — Ce Rabble avait un aspect repoussant et grotesque. Sa tête était nue, et sa