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le vampire.

regards, leurs bouches s’épanouissent sans un rire entendu.

Au fond de cette cave, où nous ne ferons que passer, est une seconde trappe presque constamment levée, le jour, pour recevoir de la clarté de la première salle, la nuit, pour faire l’aumône à cette dernière, de quelques lueurs rougeâtres. L’escalier est en pierre, les marches sont visqueuses, usées, arrondies, mais une corde vous soutient. Cette modeste rampe n’a jamais été vue, mais on la devine.

Une lampe collée au mur, en face du second escalier, éclairait grassement ce deuxième étage de cave. D’ailleurs, cette nouvelle salle avait la même dimension que la première. Lorsque l’œil était fait à cette pénurie de lumière, il distinguait, placées tout autour, ces pudibondes cloisons en usage dans les restaurants anglais. Ainsi, chaque buveur était bien seul dans sa cellule, tout à son breuvage, tout à son ivresse.

Nous n’irons pas jusqu’au divan. Non pas que les couleurs qui le frappent et l’atmosphère qu’on y respire, m’effrayent pour mon lecteur !… Malheureusement, nous ne sommes en rien questionnaire en littérature. Nous le savons, le liseur est plus avide que l’écrivain ; et, bien qu’on en dise, il n’est pas besoin, comme le tourmenteur à l’égard du patient, de ménager la palette, d’interroger les pulsations de son artère.

D’ailleurs, nous ne dirigeons pas nos personnages ; nous les suivons, voilà tout.

Or, je le dis ici hautement, ces pages m’attristent, ces peintures apportent à mon ame le découragement et le doute !… Qu’on le croie, c’est avec irritation que le