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le vampire.

cave où la cuisine se fait, d’où la fumée sort difficilement. Les habitués seuls s’y tiennent. C’est le divan.

N’importe la saison, dans ces rues pleines d’odeurs nauséabondes, tout le monde est pieds nus. On y voit des formes humaines qu’on prétend être des femmes, une pipe ébréchée à la bouche et portant sérieusement un chapeau d’homme. Les hommes sont tous en habits noirs, mais sans chemises.

Une des rues les plus ignobles des environs des Sept-Cadrans, est Monmouth Street. Une partie, presque tout un côté, est habité par des fripiers. Leurs marchandises pendent tout le long des boutiques, dont elles bouchent l’entrée comme des peaux qui sèchent aux crochets d’une peausserie.

À l’opposé de toutes ces loques pendillantes, se distingue des nombreuses tavernes souterraines, un antre moins en vue et plus fréquenté que les autres. Après en avoir soulevé la trappe d’entrée, on y descend par un escalier de bois. Lorsque cette trappe s’ouvre, cela donne une faible clarté à l’intérieur, qu’éclairent toujours une lampe terne, et les lueurs rougeâtres de quelques braises de charbon de terre. Mais aussitôt des voix atroces glapissent contre ce jour qui leur blesse les yeux, comme des orfraies que le soleil frapperait. On laisse retomber la trappe et les murmures cessent.

Un peu au-dessus de cette entrée bizarre, sur la muraille, est écrit en lettres grisâtres et déteintes l’enseigne de La Tanière des Renards. — The foxes’ den.

À peine a-t-on descendu quelques marches dans ce trou, ressemblant assez aux orifices par où certains