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le vampire.

Horatio sonna.

Un valet admirablement cravaté se présenta à la porte, immobile, sans paroles.

— William, je sortirai dans un quart-d’heure ; dites à Bertram d’atteler.

Le valet disparut à reculons. Une minute après, Horatio ressonna. La même apparition muette s’encadra dans la porte.

— Demandez à Suky des nouvelles de Mylady. Et qu’elle me les apporte elle-même.

Pendant le peu de temps qu’employa William à exécuter cet ordre, Horatio s’impatienta. Cet homme, d’une activité sans repos, ne pouvait supporter les intervalles dans les actions. Mais le valet introduisit, dans l’appartement de son maître, la jeune fille que nous avons remarquée tout à l’heure dans le jardin. L’un de ces deux automates sortit. Horatio darda sur cette timide enfant un de ces regards qui plongent dans le cœur et en écartent la feinte. La jeune fille frissonna sous ce coup-d’œil inquisitif.

— Mylady remercie mylord.

Après un instant de réflexion, Horatio dit abruptement et comme par bizarrerie :

— Quel âge avez-vous, Suky ?

— Vingt ans, articula faiblement la soubrette.

— N’avez-vous pas un de vos parents parmi mes gens ?

— Si, mylord, répondit-elle en rougissant.

— Mon chasseur, je crois.

— Non, mylord, c’est Bertram, le cocher, mon cousin.

— Ah ! oui, fort bien ; un ex horse-guard.