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le vampire.

ment, vous aussi, mais vous n’osiez pas le perpétrer. Eh bien ! une main amie, celle de mylord, exécute votre désir avant même que vous l’ayez exprimé. C’est simplement une galanterie de votre mari. Vous nous devez donc à l’un et à l’autre de la gratitude, et non point des menaces lancées toutes flambantes sur des paroles irritées.

Horatio marchait à grands pas sur le tapis sourd de la chambre. Par ce mouvement, l’air agité portait le trouble parmi les papiers placés sur la table. — Olivia se leva.

— Mylord, quand vous plaira-t-il de m’accorder un peu de repos ?

— Oui, Antarès, reprit aussitôt Horatio, sans autrement s’occuper de sa femme, oui, nous avons encore du labeur devant nous, un avenir noir et épais qu’il faut franchir sans crainte. Pour parvenir à ces résultats, nous appellerons tous les secours de mon imagination et de ton ame atroce. J’oublie le passé, cela te regarde ; je ne m’occupe plus d’Ophélia.

— Je partirai pour Paris quand je serai libre.

— Oui, mais avant, il nous faut bâtir un nouveau drame.

— Je sais, dit le juif en portant son regard sur Olivia, presque épouvantée devant toutes ces machinations.

— Ou plutôt, reprit le lord, il faut reprendre des fils de loin et les rattacher aux situations présentes. Tu t’en occuperas. C’est de Mathilde que je parle.

— J’y penserai, mylord, mais pour toutes ces choses, il me faut de l’argent. Avec de l’argent, je vous ai juré de