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le vampire.

pour vous voir monter sur vos ergots, l’un et l’autre. Le temps presse, ainsi, prenez un siège et tenez vous en silence. — Antarès, me voici donc marié avec miss de Firstland ; mylord duc, est satisfait de cette alliance, ainsi je m’en félicite. Où est Ophélia ?

— Votre mariage ayant eut lieu suivant votre désir, et cette présence comminatoire me paraissant plus imprudente qu’utile, j’ai fait ramener la jeune fille à Paris.

— Antarès, qu’as-tu arrêté ?

— Rien. Mais je viens de dire mon avis, plus imprudente qu’utile.

— C’est un moyen tout à fait usé, c’est vrai. Il faut agir maintenant.

— C’est-à-dire ?

— C’est-à-dire, que lorsqu’une chose ne sert plus et que son existence peut devenir nuisible, on la détruit.

— Mylord, vous êtes un homme atroce, articula d’une voix vibratile Olivia, sa main gantée de blanc, dirigée menaçante vers Horatio. Mais, puisque vous avez noyé mon cœur dans la haine, je rejette toute pensée de luxe et de fortune, toute considération d’orgueil, je sauve ma sœur et je vous perds !…

— Antarès, nous causons ensemble. Plus tard, je ferai comprendre à mylady qu’il est d’un niais de tourner contre soi des armes aiguisées pour les autres. Combien peut durer cette vie ?… Car, je veux une fin sans évènement, sans précipitation, continue et sûre.

— Mylord, nous conduirons cette existence pendant douze mois ; personne n’aura de soupçons, pas même la victime. Eh ! eh ! ma chère Olivia, vous ne devez pas m’en vouloir ; car, enfin, vous désiriez ce dénoue-