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le vampire.

près de lui, ramena adroitement la commtesse de Landsdale à une causerie distrayante.

Tout à coup, Olivia fut abordée par une personne dont le visage disait l’étonnement effrayé. C’était une jeune femme. Milady Mackinguss lui donna aussitôt la main avec un sourire d’accueil.

— Je suis vraiment enchantée de vous trouver en fraîche santé, ma belle étrangère. Comment se porte monsieur le vicomte de Lormont ?

— Miss Olivia, ah ! je voudrais pouvoir vous donner ce titre !… Miss Olivia, parlons de vous.

— Ma belle Mathilde, vous avez l’air émue.

— Est-ce là l’homme que vous avez épousé ?

Et sa main indiquait Horatio.

— Oui, ma belle amie, c’est là l’homme que j’ai épousé, répondit un peu sèchement la jeune femme.

— Olivia, vous ne savez donc pas ce qu’est cet homme ? dit d’une voix basse et précipitée Mme de Lormont, en prenant la fille du duc à l’écart.

— C’est tout simplement lord Horatio Mackinguss, mon mari. Un pauvre amoureux que j’ai peut-être épousé par dépit. Je puis bien vous le confesser à vous, comme femme, comme amie.

— Cet homme ne vous a jamais aimée, madame !…

— Et qui vous donne cette certitude, ma toute belle ? répliqua la jeune femme, la bouche empreinte d’un sourire amer et la voix légèrement frémissante.

— Non, cet homme ne vous a jamais aimée, car il n’a jamais aimé personne ; son cœur est mort.

— Ma belle amie, je crains que la maladie de ce pauvre sir Amadeus ne soit épidémique.