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le vampire.

— Baronet, quel est donc ce grand personnage qui s’entretient avec mylord duc ?

— Ce personnage grand, madame, est le frère d’Horatio. Un montagnard qui vit au milieu de son clan, comme jadis dans un château-forteresse.

La jeune épousée, appuyée sur le bras de sa tante, et donnant la main à son beau-frère Edgard, passa d’une salle contiguë dans le salon même. Elle vint se placer près de la comtesse de Landsdale. Dans un intervalle d’attention, Olivia se pencha familièrement vers sa voisine et lui dit avec un sourire un peu railleur :

— Eh bien, vous le voyez, comtesse, j’épouse Lara.

Parmi tous ces hommes assemblés se distinguait Horatio. Ce n’était plus l’amoureux timide et suppliant des scènes précédentes. Sa tête s’était redressée, sa physionomie revêtait un caractère de volonté ferme. Au milieu de tous les regards, son œil se promenait noir et plein de feu. En ce moment, il apparaissait, dans le fond, parlant à un individu qui l’écoutait la tête inclinée. De fortes ombres enfonçaient les accentuations et les saillies de son visage. Sa bouche avait une expression impérieuse et sa parole sortait brève.

La comtesse posa sa main sur celle d’Olivia, et se penchant vers son visage, le regard dans la direction de son mari :

— Olivia, avez-vous jamais aperçu cette physionomie sur le visage de mylord ?… Eh bien, sur cette expression qui n’est pas fausse, étudiez cette tête.

La jeune femme réfléchie, l’œil posé sur cet homme, ne répondit pas. Elle se leva. Sir James, avec sa bonhomie indifférente, s’étant aperçu de ces quelques paroles dites