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le vampire.

gêne, quand on a un peu d’intelligence, est une imprudence digne d’un homme du peuple soumis à de grossières mœurs. La loi frappe les empoisonneurs, mais ne s’occupe nullement de ceux qui vous rendent fou.

Hélas ! dans le cours de cette vie fatale que nous descendons, il se trouve toujours des événements secourables qui guérissent de bien des perplexités morales. Un valet entra, portant un plateau d’argent.

— Mylord, voici une lettre pour sir Harriss.

— C’est bien, laissez-la là.

Le valet sortit. Alors Horatio reposa la fiole et s’avança vers le lit.

— Amadeus.

— De la glace !…

— On va vous en donner.

— Ma tête se fend.

— Voici une lettre. Pourrez-vous la lire ?

— Une lettre de qui ?

— Ah ! je ne sais.

— Regardez la signature, je vous en prie. Qui l’a apportée ?

— Je viens de l’apercevoir sur une table.

— Comme la première, alors !… La signature ?

— Mylord duc de Firstland.

— Ah ! je vais la lire, donnez.

Le jeune homme se saisit avidement de la lettre. Il la lut et son visage s’altéra.

— « Perdu la raison… Tout est fini entre nous. » Oh ! mon Dieu ! je retombe dans la nuit de mes idées, le souvenir s’éteint, tout s’efface !… Ce n’est donc point un