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XIII.

Pauvre Fou.

L’appartement où le lecteur veut bien entrer maintenant était sombre comme le crépuscule d’un jour de pluie. Les ombres dormaient à leur aise dans les plis profonds des rideaux, et le tic-tac précipité de la pendule trottait allègrement et en toute hâte sur cette grande zone qui mène à l’éternité. L’atmosphère arrivait aux poumons chaude et lourde.

Sur les tables, les consoles et la cheminée, se dressait pâle et tiède, tout un congrès de vaisselle pharmaceutique. Les cuillères, debout dans des tasses mi-pleines, prenaient leur pédiluve en se tenant en attente appuyées aux parois. Les théières, leur cou de grue en avant, causaient bas avec les bords résonnants de quelque verre inquiété par un bruit extérieur, ou bien lisaient attentivement les étiquettes des flacons et des fioles.

Dans la nuit précédente, le valet de chambre de sir Harriss avait trouvé son maître en travers sur le seuil de