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le vampire.

d’Olivia, il écoutait les instructions de ses deux compagnons, lord Lodore et sir James Cawdor.

De Rolleboise marchait à grands pas, de cette allure qui est comme le pendule de la pensée qui s’active. Lord Lodore se leva, et allant lentement à lui, il posa sa longue main ossue sur son épaule et le regarda avec ses yeux fixes. Le jeune homme, à l’aspect de cette figure blafarde, et au contact de cette main dure et noueuse s’arrêta comme par ressort.

— Vous oubliez donc toujours, Robert, le renoncement que vous avez juré. Nous n’aimons pas à voir notre volonté indécise, et, ce soir, vous êtes notre volonté. Robert, vous nous avez entendus, si vous hésitez une seconde, si une seule inflexion trahissait votre voix, vous assumeriez sur vous l’ignominie et la mort. Pensez à Mathilde ; pensez à vous.

— Êtes-vous prêt ?

— Je le suis.

— Eh bien ! on vous attend,

Robert quitta ces deux hommes et se trouva sur le seuil du salon où attendait Amadeus. Le battant de la porte était ouvert, la tenture seule le séparait de sir Harriss. Il leva sans bruit un pan de la tapisserie, et son regard tomba sur cet homme assis auprès de la lampe. Le silence lui-même considérait cette scène attentif. À cet aspect il se fit chez Rolleboise un saisissement involontaire ; il revint d’un pas, et la tenture retomba en lourds plis.

Mais une main lui serra le bras. Dans l’ombre, au fond, en arrière, il aperçut la face impérieuse et impassible de