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le vampire.

papier peut se trouver dans vos fleurs, mais je vous donne ma parole que je ne suis pas l’heureux coupable.

Sans dire un mot, le vieux duc le déroula de la fleur, le décacheta, puis le passa à sa fille.

— Puisqu’il vous est adressé, Olivia, lisez-le.

Sans le prendre des mains de son père, la jeune Anglaise y porta les yeux et lut les deux lignes suivantes :

« Si belle qu’on soit, on a toujours une rivale. Sir Amadeus Harriss en fera la preuve cette nuit.

« Un Vampire. »

La jeune fille fronça ses bruns sourcils et reprit sa position sur l’accoudoir de la loge.

— Déchirez ce papier, mon père, dit-elle simplement, puis elle ajouta comme indifférente : — Mylord, n’apercevez-vous personne au fond de la loge où se trouve lord Lodore ?…

— Je crois y reconnaître sir Amadeus, mademoiselle.

— Seul ?…

— Je ne saurais, mais je ne vois que lui. D’ailleurs, si je ne me trompe, il vient de sortir.

C’était pendant un entr’acte. La porte de la loge du duc était entrebâillée.

— En effet, j’entends sa voix.

— Il est dans la galerie ; Sir James Cawdor l’accompagne, observait Horatio, le regard dirigé dans le couloir où plusieurs personnes se promenaient.

James Cawdor, en effet, donnant le bras à Robert de Rolleboise, marchait dans le passage extérieur. Le jeune français paraissait impatienté, et parlait assez haut d’une voix aigrie.