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le vampire.

là !… Jamais je n’aurai le loisir d’en explorer les extrémités. Ce sont deux promontoires ridicules !…

— Détrompez vous, sir Robert, ces bottes vous chaussent admirablement.

— Ah ça ! mais, vous me soumettez maintenant à un problème impossible. Jamais vos bottes anglaises ne parviendront à l’extrémité du tunnel de ce vêtement. C’est une gaine de fusil simple que vous me donnez pour pantalon !…

— D’abord, sir Robert, vous devez vous apercevoir, à la rougeur qui monte au front de votre valet de chambre, que le dernier mot de votre phrase est très déplacé.

— Tant que vous voudrez, sir James, mais votre inexprimable est tout à fait grotesque ; je ne puis le mettre sans poudre !… Je ne sais vraiment pourquoi vous me vêtissez aujourd’hui de la sorte.

— Cher sir Robert, voici cependant un vêtement qui sort des mains de Stultz. Après tout, il faut vous habiller comme tout le monde. Si vous sortez dans Londres avec un inexprimable bien fait, vous attirerez les regards des passants, et il n’est pas convenable de se singulariser.

Toutefois, à force de travail et après maintes précautions, le pudibond valet était parvenu à recouvrir son maître de cette partie shoking du vêtement masculin. Puis on lui passa un habit.

— Mais, j’aurai autre chose que ce mince habit noir ?

— Non pas. L’habit noir suffit à tout ici. C’est, d’ailleurs, le vêtement le plus gracieux et le plus commode.

— Mais, l’hiver, vous gelez, avec votre habit gracieux.

— L’hiver, nous le boutonnons. Les Anglais ne se donnent pas plus de mal que cela.