— Mais vous me dites des folies !…
— Pas le moins du monde.
— Des choses insensées !…
— Écoutez, jeune homme, reprit Cawdor avec une bonhomie parfaite, je vous en prie, n’affectez pas ainsi, à chaque mot que je vous adresse, un étonnement inutile. Je dis : vous allez vous marier. Cela suffit, il me semble, et vous n’avez rien à y objecter.
— Ah ! s’il en est de la sorte, c’est différent.
Robert, les mains derrière le dos, la tête penchée, marchait à pas précipités dans la chambre. Intérieurement, il se révoltait contre ce renoncement complet qui lui était imposé. Enfin, paraissant accepter son rôle, il dit à son interlocuteur toujours quiètement assis :
— Ainsi, je vais me marier.
— Vous allez vous marier.
— C’est fort bien…
— Ah ! à la bonne heure !
— C’est fort bien ; mais avec qui, je vous prie ?
— Je ne vous comprends pas, sir Robert.
— Comment, vous ne me comprenez pas ! Il me semble cependant que je parle français.
— C’est précisément pour cela, mon bon sir Robert ; vous oubliez à chaque instant que vous ne devez plus connaître la langue française.
— Mais, je vous préviens que votre idiome me fatigue tellement la gorge, vos mots me prodiguent de si fortes crampes au gosier, que j’en aurai une esquinancie avant huit jours.
— Votre gosier s’assouplira. Vous me demandiez donc, sir de Rolleboise ?…