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le vampire.

à une chose : si lord Horatio agit ainsi, c’est afin de tenir sa promesse envers vous.

— Ou bien plutôt, dites que je suis l’instrument de quelque trame traîtresse. Mais je me rappelle aussi que mylord m’a donné sa parole qu’il ne me souillerait d’aucun crime, ni même d’aucune action mauvaise ; car, s’il en était autrement, croyez-moi, sir James, je saurais reconquérir ma volonté et me redresser contre cet homme, tout puissant qu’il puisse être.

— Sir Robert, vous avez là une pensée funeste ; l’heure où vous y réfléchiriez sérieusement ne continuerait pas pour vous. Un cadavre dont on s’inquiète ne revient jamais à la surface des eaux de la Tamise, sir de Rolleboise.

— C’est du mélodrame, ceci, sir James, et pas autre chose.

— Non, sir Robert, c’est seulement du drame pur et simple. À propos, je vais vous dire une nouvelle qui vous concerne, et que d’ailleurs tout Londres connaît déjà.

— Tout Londres s’occupe donc de moi ?…

— J’entends par là toute l’aristocratie.

— Enfin, quelle est cette nouvelle ?

— C’est que vous êtes sur le point de vous marier, sir Robert.

— Moi, me marier !… s’exclama le jeune homme tout ébahi.

— Oui, vous, sir Robert de Rolleboise.

— Dans quel roman, sir James, prenez vous les phrases que vous me jetez ainsi à la face ?

— Je ne lis jamais de roman.

— Enfin, je vous prie, parlez-moi sérieusement.

— Je parle toujours sérieusement.