Page:Sorr - Le vampire, 1852.djvu/120

Cette page a été validée par deux contributeurs.
116
le vampire.

la santé de M. le duc de Firstland, mon père. — Vous parliez d’Horatio, ma tante… Oh ! celui-là c’est différent ; je lui ferai simplement dire de revenir à une heure plus opportune, ou bien encore, l’admettant ici, je le prierai de m’étendre du blanc de perle pour me rafraîchir le visage, et d’ocaigner mon mouchoir. — Et, ce disant, la jeune fille laissa errer sur sa bouche un sourire dédaigneux et déprisant.

— C’est un bel homme, observa la tante sans aucune vergogne.

— Et surtout un bon homme !… reprit Olivia avec l’empressement habituel de toute jeune femme qui ne veut pas avoir l’air de s’arrêter à certaines considérations physiques. — Vraiment, il serait cruel à moi de prendre un pareil individu pour mari !…

— Monsieur le duc, dit Hannah qui venait de rentrer, remercie Mlle de Firstland. Mylord est en parfaite santé.

— Fort bien. Maintenant, allez annoncer à M. Amadeus que je vais avoir l’honneur de le voir.

La jeune fille sortit en arrière.

— Je ne vous ai pas parlé de mon rêve de la nuit, ma tante, ou plutôt de mon cauchemar. J’ai eu dans mon sommeil tout le souvenir de ce que nous avions dit hier soir au sujet de ces prétendus vampires du nord dont parlait le Times. J’étais au château des Chutes et l’on me plongeait tout endormie dans les torrents de la Clyde. Étrange peuple que le nôtre !… Il lui faut toujours pour alimenter son esprit rêveur des histoires fantastiques et surnaturelles !…

— Ce sont, sans doute, quelques brigands qui se