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le vampire.

que le sentiment réel se cache sous une fausse effigie, cela m’importe peu ; mais cela me décourage à cause que ce contraste ne sort nullement du vulgaire. En écrire davantage, serait anticiper sur les chapitres qui suivront.

Horatio avait le visage imberbe, d’un teint égal, plutôt pâle que coloré, mais d’une pâleur à gros grains, causée peut-être par l’épaisseur du derme. Son front était large, peu bombé, surmontant des yeux clairs. L’œil clair, en ce qui touche la prunelle, est tout un indice. Sa bouche se fermait mince, peu dessinée, sous un nez irréprochable de formes et de contours, si ce n’est que les lobes offraient les dimensions renflées qui indiquent une propension vers un sensualisme outré. Les cheveux de cet homme tombaient épais, moelleux, et ne bouclaient pas.

Voici le portrait de Mackinguss, la reproduction des lignes et des bosses.

Sa taille était haute, son port plein de noblesse, ses manières faciles, sa voix polie. — Je puis vous dire encore que monsieur Horatio Mackinguss, ainsi que l’indique son nom, était de naissance et d’origine écossaise.

Robert de Rolleboise se trouvait en face d’Horatio et à côté de Mont-Dore que l’on connaît déjà. C’était un jeune homme de vingt-cinq ans, ayant physionomie intelligente et désinvolture aisée. Nous nous réservons de dévoiler plus tard ses tendances intimes.

Tandis que le troisième voyageur occupait l’hôte sur le seuil de la salle, Robert de Rolleboise ayant reposé le journal, le regardait attentivement.