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le vampire.

— Olivia a de l’amour !… Pauvre nature humaine, comme elle délire !

— Antarès, je ne te parle pas d’amour.

— Vous me parlez de deux hommes. Vous les aimez ?

— Je ne sais.

— Ils vous aiment, alors ?

— Oui.

— Votre réponse est bien hardie, miss, fit le vieillard en ricanant. D’ailleurs, je connais ces deux hommes. Le premier est Amadeus Harriss…

— Tu connais Amadeus. Sa fortune est grande. Et puis je lui dois la vie.

— Oh ! oh !… fit avec peu de considération le vieillard.

— Sans lui, je périssais dans les eaux de la Clyde. Toutefois, ce n’est point cette raison qui me déciderait.

— D’après vous, quel est son caractère ?

— Son caractère m’irrite. Certainement, c’est un homme faible, mais il n’en convient pas.

— Le second, Olivia, lord Horatio Mackinguss, est l’homme qu’il vous faut. Horatio est faible, soumis et bon. De plus, sa volonté est nulle : ce sera votre esclave.

— Antarès, je ne prends pas un mari pour renouveler avec lui le tableau d’existence de Philémon et Baucis du fabuliste français.

— Ne vous inquiétez pas de cela, miss ; vous parlez d’un fabuliste, nous trouverons sans nul travail, chez quelque romancier français, le moyen de trancher cette difficulté.

— Antarès, parlons de France.