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VIII.

En passant près d’un cimetière.

Le londoner, l’habitant de Londres, esprit tout à fait tangible et positif, ne trouve autre chose dans la nuit qu’un temps d’interruption d’activité que la nature l’impose de consacrer au repos. Aussi est-il fort ébahi de voir les parisiens vivre plus dans les quatre ou cinq heures qui précèdent minuit, que dans toute la journée. Il ne comprend pas cette existence artificielle éclairée par le gaz ; car l’Anglais est plus prosaïque qu’un chiffre : il n’accorde rien à la fantaisie. À toute chose il veut la preuve. La plus légère innovation dans ses mœurs le fait tomber en syncope. Par cette uniformité d’esprit et cette invariabilité d’actions, il devient en France un thermomètre infaillible. D’après l’effet que produit le contact d’un Anglais sur un homme, vous connaissez aussitôt le caractère de ce dernier. Cependant, lorsque les londoners sont à Paris, ils se jettent à tête-perdue dans cette vie