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le vampire.

plus beaux noms d’Écosse, sans fortune et sans espérances légales. Mais Horatio était, par le caractère, de ces hommes qui, bravant leur destinée, doivent primer partout. Il voyagea longtemps ; il séjourna même, dit-on, quelques années dans le midi de la France.

De retour à Londres, on le remarqua un peu. Il possédait de superbes chevaux, de riches lévriers admirablement reintés qui, mantelés de velours blasonné, couraient l’hiver devant son coursier, autour de Hyde-Parck ; mais on ne lui connaissait pas de femmes.

En effet, Horatio n’eut jamais d’amour. Il méprisa ce sentiment comme asservissant, et ne pouvant se concilier avec celui qui prédominait en lui, celui qui faisait saillir toute sa force, — l’orgueil. Tout au contraire de bien d’autres que l’orgueil a perdus, Mackinguss se sauva par l’orgueil. C’était une passion impétueuse qu’il fallait satisfaire, et la chose la plus nécessaire à cette fin étant la fortune, il se fit riche. L’honneur, pour lui, était simplement une réputation qu’il fallait se conserver.

Dans le cours de ce drame, nous fouillerons plus avant dans les fibres cachées, dans la vie intime de cet homme.