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le vampire.

personnes qui ne lui disaient rien. Allons, Mont-Dore, restez tranquille.

— Ses mauvaises humeurs peuvent vous causer des tracas, car il est de taille à ne pas se laisser vaincre.

— Eh, eh ! je crois cependant qu’il a trouvé son maître dernièrement. Après une nuit de vagabondage, voici plus d’un mois, il me revint un beau matin avec une morsure à la cuisse. Une blessure qui ne vous fait pas honneur, Mont-Dore, une blessure par derrière ! continua-t-il en s’adressant à l’animal tout en lui tapant sur la tête du plat de la main.

Le chien ne reçut cette caresse que par un grognement sourd que quelques paroles de reproches firent cesser.

Toutefois, il accueillit sans trop de défiance, un nouvel arrivant qui vient sur notre scène par la porte de la salle commune de l’hôtel de la Corne-Verte.

Nous allons employer le moment où ce troisième voyageur s’entretient avec le maître de l’hôtellerie, à présenter au lecteur ces premiers personnages qui doivent tenir dans ce drame les principaux rôles.

Celui qui occupe la gauche, le maître de Mont-Dore, se nomme Horatio Mackinguss. La première impression qu’envoie le visage de cet homme est l’honnêteté.

Ceux qui auront le courage de pénétrer plus avant dans les dédales de ce livre, reprocheront peut-être cette appréciation. Cependant elle est juste et vraie. D’autant plus juste, d’autant plus vraie qu’elle réunit la généralité des exemples.

Horatio porte sur son visage une franche expression de probité. Il ne m’est point loisible de dire autrement. Et cela me désespère, non point parce qu’il peut être