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CHAPITRE X

POSTÉRITÉ DE MONTESQUIEU
DANS LA POLITIQUE ET DANS L’HISTOIRE,
MONTESQUIEU ET LA CRITIQUE

La restauration de la royauté en France, en 1814, rendit à la politique cette seconde branche de la lignée de Montesquieu que la Révolution avait proscrite, et que l'Empire avait absorbée dans le sénat ou dans le conseil d’État. Elle reprit le gouvernement dans des conditions qui lui permettaient d’accomplir l’expérience de la monarchie constitutionnelle, avortée en 1791. Chateaubriand avait d’abord prétendu recommencer L′Esprit des lois dans L′Essai sur les révolutions : il n’avait guère fait que transposer les formules et exagérer jusqu’au ridicule les artifices de composition de Montesquieu. Il le loua et l’admira, comme il convenait, dans le Génie du christianisme ; il développa plusieurs de ses maximes préférées dans la Monarchie selon la Charte. Benjamin Constant s’inspira des chapitres de l'Esprit des lois sur la liberté politique, dans ses Réflexions sur la Constitution, Les doctri-