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MADAME DE STAËL.

Démocratie en Amérique de Tocqueville (1839), du procès des saint— simoniens, des complots anarchistes, des apologies de la Terreur, des Idées napoléoniennes de Louis Napoléon (1838), du retour des cendres (1840), des odes impériales do Victor Hugo (1835-1840) : la Colonne, V Arc de Triomphe, Mil huit cent onze : A Laure, ducliesse d’A.

Je garde le trésor des gloires de l’Empire ;
Je n’ai jamais souffert qu’on osât y toucher.

L’influence de Mme de Staël sur l’école historique française subit des phases analogues. On la constate à chaque ligne dans V Histoire de Louis XVI du sage Droz ; mais, ici encore, le disciple par excellence, celui qui reprend, grandit et achève l’œuvre, c’est Guizot. Il est impossible de ne pas constater dans les Essais sur l’histoire de France (1823) l’impression toute vive des derniers écrits de Mme de Staël. Guizot y dégage dans leur cause première et leur complexité les crises intermittentes de la liberté en France, que Mme de Staël avait soupçonnées confusément, qu’elle avait trop simplifiées et trop directement dirigées vers le gouvernement représentatif. L’Histoire de la Civilisation (1828-1829) est inspirée du plus large souffle des Considérations : C’est la civilisation conçue comme le progrès constant de la justice dans la société et dans l’Etat : les conditions extérieures de la vie humaine améliorées, l’homme intime rendu plus intelligent et plus moral. Enfin l’Histoire de la révolution d’Angleterre, avec le Discours philosophique qui la précède