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nous voila fort satisfaits : mais quand l’on tombe sur un sujet ayse, l’on treuve les discours tout de leur long. En ce qui est de l’Argenis, si l’on estime son langage latin, je vay bien au contraire, car il y a une infinité de nouveaux mots qui n’eurent jamais cours à Rome, de sorte que si Saluste revenoit au monde, à peine les pourroit il entendre. L’on peut bien adjouster quelques mots à une langue qui vit encore, pource que l’usage les peut naturaliser à la longue, mais il faut laisser une langue morte toute telle que nous la trouvons dans les monumens de l’antiquité, et c’est un sacrilege que d’y toucher. Je veux maintenant vous faire voir ce que c’est que l’histoire de Lysandre. Je vous proteste que ce livre est sans invention.