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sont si abominables, que des que j’en ay leu un fueillet, c’est assez pour me mettre en mauvaise humeur quinze jours si je ne pren vistement quelque antidote. Il n’y a point là d’autres avantures sinon que les bergers et les bergeres se fuyent ou se cherchent, mais en recompense s’estant tous assemblez en un lieu, il y a quelqu’un qui conte une histoire chaque jour. Bien que ce soient souvent des bergeres qui facent cet office, elles citent bravement les autheurs grecs et latins (comme s’il estoit à croire que des personnes rustiques, et encore des femmes eussent tant leu) et qui plus est elles donnent tousjours de beaux exemples des philosophes et des autres hommes illustres. L’autheur ne considerant pas non plus qu’il les faict payennes, leur faict parler de plusieurs personnages de la bible, comme par exemple il y