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n’a rien fait de semblable. Ses contes ne naissent point insensiblement dans ses metamorphoses ; ils y sont clouez par force, et l’on void bien qu’il s’esgare plustost que d’aller de droict fil, si bien qu’il n’y à memoire si heureuse qui en lisant son livre ne perde aussi tost le souvenir du sujet qui à fait naistre le discours où il sera occupé. Quelque metamorphose estant arrivée, il se trouve quelque homme qui raconte une chose aussi merveilleuse, et apres sa narration l’autheur en met une autre de son mouvement propre, et puis il luy semble qu’il luy vient à propos de parler de ce qui s’est passé en tout le païs sur lequel il est tombé ; en fin sa suite est si mauvaise que je ne sçaurois lire son ouvrage sans avoir pitié de luy et de tant d’aveuglez qui l’estiment. Il y à eu encore quelques poëtes latins de son siecle,