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c’est qu’il s’est servy de beaucoup de dialectes differens, tellement que l’on n’a pû juger de quel païs il estoit ; et je vous laisse à penser quelle grace cela auroit si un de nos poëtes pour accommoder ses rimes et ses cadences, mesloit parmy les mots françois, des mots gascons, picards, champenois, et normans. Cependant ce prince des poëtes grecs qui à fait une semblable chose, ne laisse pas d’estre estimé par tout, et l’on me representera que de tres-celebres autheurs croyent avoir beaucoup orné leurs discours lors qu’ils se sont servis de quelqu’un des siens, et si l’on leur demande pourquoy ils le loüent, ils diront que c’est pource qu’il est remply de sentences : mais quelles sentences sont