Page:Sorel - Le Berger extravagant, troisième partie, 1628.djvu/237

Cette page n’a pas encore été corrigée

l’avoit tellement abatu, qu’il n’osa dire un seul mot. Adrian et sa femme croyoient que c’estoit un bon signe, et qu’il alloit devenir fort sage : tellement que le lendemain ils s’en retournerent à Paris fort contents, luy promettant qu’il auroit d’eux tout ce qu’il desireroit, pourveu qu’il ne fust plus berger. Pour Clarimond, il s’imaginoit que cette taciturnité n’estoit pas bonne, et qu’il estoit à craindre que Lysis ne tombast d’un malheur en l’autre, et que d’extravagant il ne devinst stupide. Afin d’y donner remede il crut qu’il le faloit retirer d’avecque les personnes qui le rendoient si timide et si honteux. Ce dessein fut communiqué à Hircan, qui le trouva fort à propos, tellement que Clarimond emmena Lysis et Carmelin dans son