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mener à l’aspre chemin de la vertu, quoy que l’autre me voulust mener par un chemin plus aisé. Je marche maintenant sur les espines, au lieu que tant d’autres marchent sur les roses : mais aussi je parviendray à ceste gloire eternelle que tant de heros ont recherchee. C’est pour elle qu’il faut suer, c’est pour elle qu’il faut aller tout nud, n’ayant qu’une massuë qui puisse dompter les monstres ennemis du genre humain : et c’est pour elle en fin qu’il faut quitter les delices de ceste vie, et vivre en terre comme si l’on estoit desja en l’autre monde, c’est à dire, ne se nourrir la pluspart du temps que de belles meditations. L’hermite fut tout ravy de ce discours, car il l’expliquoit pieusement, et s’imaginoit que Lysis parlast de