Page:Sorel - Le Berger extravagant, troisième partie, 1628.djvu/178

Cette page n’a pas encore été corrigée

qui contrefaisoient les bergers. Mes chers amis, leur dit-il, nous avons assez pris nostre passe-temps de Lysis. Ses folies nous seroient desormais plustost importunes qu’agreables, si nous luy permettions de les continuer ; outre cela, il y a de la conscience à entretenir tousjours un homme dedans ses extravagances qui repugnent à la vraye raison. Vous estes un grand orateur, repartit Meliante, vous nous voulez icy apprendre les preceptes de la charité, que nous sçavons aussi bien que vous. Pourquoy ne jouyrons nous pas encore de l’agreable humeur de Lysis ? S’il estoit possedé d’une folie nuisible, vous auriez sujet de le vouloir guerir ? Mais jamais ses fantaisies ne l’ont porté à faire du mal à personne. S’il