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nos amans et nos marys ne s’adonnant plus aussi à cette agreable lecture, mettront en oubly toutes les gentillesses de l’amour, tellement que nous ne serons plus servies avecque passion, et que nous n’aurons plus d’avantures qui donnent matiere d’escrire aux autheurs du siecle. Songez à cela nostre juge, et vous representez que si vous condamnez les romans vous ne ferez pas seulement tort à toutes les femmes, mais aussi à tous les hommes qui ne les trouveront plus aymables comme autrefois. Qu’une consideration si puissante vous oblige à nous rendre la justice. Amarylle ayant dit cela fit une profonde reverence à Anselme, et chacun fit estat de la gentillesse dont elle s’estoit avisee sans en avertir