Page:Sorel - Le Berger extravagant, troisième partie, 1628.djvu/147

Cette page n’a pas encore été corrigée

pour une sottise la naive impatience que souffre Gnemon pour sçavoir la fin d’une histoire, et ne considerant pas que le monde est remply de coüards et de hardis, il est fasché de quoy l’autheur a fait ce jeune homme timide. Bien que Theagene se soit monstré genereux en toutes les actions qui se sont presentees, il ne luy semble pas qu’il l’ayt esté encore assez. Il nous veut aussi persuader que les amours de Daphnis et de Cloé sont impertinentes, bien qu’elles soyent pleines d’une naifveté incomparable. C’est par là qu’il a commencé à se mettre sur les bergeries, contre lesquelles il n’a rien à dire, sinon que tous les livres qui traitent de cette matiere, s’imitent les uns les autres. Cela est fort peu de chose pourveu qu’ils soient bons,

p520