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à contenter. à faute de tout cela, je ne laissay pas d’estre bien aise d’avoir un portrait de Basilee tel comme l’on le pourroit faire, et me fiant sur mon imagination, je m’en allay trouver un peintre qui ne la connoissoit point. Je luy dy qu’il me fist le portrait d’une fille qui avoit le visage un peu long, le poil et les yeux bruns, les jouës fort peu colorees ; ainsi je luy figuray toutes les parties, et pourtant il me fit plus de vingt crayons sans avoir reussi à pas un. Je me mis donc le lendemain en un lieu ou je pouvois voir Basilee à mon ayse, et apres avoir bien consideré tous les traits de son visage, j’en fis un ample memoire, pour porter au peintre qui ne me contenta point encore, bien qu’il travaillast suivant mes avis. Il se depita enfin, et

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me dit qu’il ne sç