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rmir, l’autre commença à faire cette plainte. Doux zephirs, qui regnez dans ces lieux, de plus tristes souspirs que les miens se sont ils jamais meslez parmy vos haleines ? Arbres, qui sembliez tantost si vers, avez vous jamais veu de tels feux que les miens qui vous seichent jusqu’à la racine ? Et vous fontaines, jamais larmes plus grosses que les miennes ont elles eschauffé vos eaux ? ô vous donc zephirs, arbres, et fontaines, si jamais ma bergere vient icy, redites luy ce que vous m’avez veu endurer. Mais helas ! Vous estes sourds aussi bien que muets, ô chers tesmoins de mon martyre. Il n’y a que Polidor qui soit capable de me secourir. à quoy resve-t’il, ce fidelle amy ? N’a-t’il point de pitié de son semblable ? Comment veux